La semaine dernière se tenait sur Instagram un challenge lancé par Joanne Hawker : #MeetTheMakerWeek. Pas mal d’illustrateurs/créateurs anglo-saxons, dont je suis l’actualité, y ont participé. L’occasion pour moi de me pencher sur le phénomène des makers et d’en saisir leurs particularités.
×
Savez-vous ce qu’est un maker ?
—
Ceux qui produisent
Le mot n’a pas encore trouvé sa traduction française : les makers sont littéralement « ceux qui produisent ». Ils font partie de la culture Do It Yourself (DIY) « Faites-le vous même » avec cette particularité d’être tournés vers la technologie. Ainsi ces derniers font plus que « bricoler » : ils communiquent et partagent leurs idées, leurs savoir-faire, leurs créations. En fait, les profils des makers sont très variés c’est pourquoi je me concentrerai ici plutôt sur les profils créatifs et artistes.
—
L’esprit Open source
Une petite parenthèse dans cette article mais qui a son importance : l’esprit Open Source. C’est à dire le partage des connaissances avec cette notion que chacun amène une pierre à l’édifice. Cela implique que le produit/outil/savoir soit accessible gratuitement ; que chaque utilisateur est la possibilité de le modifier ou de le réutiliser, qu’il peut s’en approprier l’utilisation. Et surtout, l’idée de communication, de partage est essentiel car elle permet l’amélioration du produit/outil/savoir…
« Participer devient alors plus important qu’appartenir »
Je peux vous donner l’exemple concret du logiciel WordPress, logiciel destiné à la conception et à la mise à jour dynamique de sites Web, dont je suis moi-même une utilisatrice. Ce logiciel est gratuit et chaque utilisateur peut s’en approprier l’utilisation et est libre de participer au projet en y apportant des améliorations. Ainsi le développement du logiciel va plus vite.
—
Une tendance de fond
Dans notre monde actuel, où les nouvelles technologies et les réseaux sociaux font partie de notre quotidien et prennent de plus en plus de place, les makers utilisent ces différents outils pour apprendre de nouveaux savoir-faire et communiquer aussi sur leur talent.
Donner et recevoir sont intimement liés.
La notion de communauté revient en force. De manière un peu plus virtuelle, je vous l’accorde, mais pas que… les réseaux sociaux, sites internet relaient les informations pour participer à des événements et se rencontrer/partager « pour de vrai » !
×
Les makers professionnels
Vous vous demandez peut-être ce que fait cet article dans la catégorie freelance du Blog ? Tout simplement, parce qu’il existe des makers professionnels !
A l’instar des makers « du dimanche », qui créé pour eux et leurs proches uniquement, sur leur temps libre, les makers « professionnels » vendent leur production.
Ce sont des indépendants créatifs/artistes, qui créent leur propre marque et qui vendent leurs créations. Ils doivent maîtriser leur communication sur les réseaux sociaux pour ce faire connaître et faire vivre leur business. Ils partagent les mêmes valeurs tels que le partage, la transmission, l’amélioration continuelle, le fait de produire autrement qu’en série et le besoin de se réunir en communauté.
— J’ai écris un guide pour aider les freelances créatifs à se lancer et avoir les bons outils de communication pour débuter (pour le lire ou le relire ;o) c’est par ici) —
×
Pourquoi #MeetTheMakerWeek ?
Je reviens à mon sujet #MeetTheMakerWeek : une semaine pour faire connaissance avec les Makers. C’est Joanne Hawker (elle-même maker professionnelle) qui a lancé ce challenge, à la fois sur Facebook et sur Instagram. Pendant une semaine, chaque jour, les participants doivent poster une photo et expliquer leur approche personnelle du « maker » pro.
—
Qu’est-ce que c’est exactement ?
Pour résumer, la semaine des Makers est une version condensée d’un autre fameux Challenge Instagram #MarchMeetTheMaker, initié aussi par Joanne, qui se déroule sur 6 jours (du lundi 27 novembre au samedi 6 décembre) au lieu d’un mois pour ce dernier. Cela consiste à aider les makers/designers professionnels à promouvoir leur business créatif, en racontant leur histoire, en présentant leur projet. S’il est programmé juste avant la course des achats de Noël, c’est pour une bonne raison : se faire connaître et peut-être réaliser des ventes.
—
Pourquoi y participer ?
C’est une super opportunité pour les Makers créatifs/créateurs/business(wo)man de rencontrer « virtuellement » d’autres profils comme le leurs, de forger de nouvelles amitiés et éventuellement de vendre leurs produits. C’est aussi le moyen de montrer aux autres l’autre côté du miroir, les dessous d’un business, tout le travail qui vient en amont de la création de certains produits. On ne parle pas de production industrielle mais bien de petites productions, créés à la maison ou en atelier, avec beaucoup d’opérations manuelles.
L’occasion aussi d’accroître sa visibilité sur le net et voir comment les autres créateurs si prennent.
—
Comment ?
Chaque jour de la semaine, Joanne lance donc un thème auquel les participants doivent répondre en postant sur Instagram ou Facebook, une photo et un court texte d’explication avec le #MeetTheMakerWeek et identifier @joannehawker.
Voici les questions auquel les makers devaient se soumettre :
- Jour 1 : WHO ? Qui êtes-vous ? > Se présenter.
- 2 : WHAT ? Qu’est-ce que vous produisez ? > Montrer ses produits.
- 3 : WHERE ? Où ? Montrez votre bureau, votre atelier, le coin de table où vous créez.
- 4 : WHY ? Pourquoi ? Expliquez les raisons qui vous ont poussé à créer votre entreprise.
- 5 : ACTION : Présentez l’envers du décor, comment ?, les dessous de la création, quel est le processus créatif…
- 6 : SHOP : après les présentations, il est temps de promouvoir son business, dire où l’on peut trouver ses créations.
—
L’exemple de Joanne
Joanne est une jeune designer Anglaise déjà à la tête de sa petite entreprise depuis 2012. Elle a décidé de sauter le pas de l’indépendance pour créer son job idéal. Elle produit surtout des affiches, des cartes postales, des miroirs de poche, pin’s… tout cela dans un style très coloré, plein de pep’s, très « mignon ». Elle gère son business de chez elle, dans son studio graphique. Et même si beaucoup de choses sont faites sur ordinateur, il y a un côté artisanal : elle personnalise ses créations à la demande pour rendre un produit unique.
∴
∴
∴
∴
∴
Joanne a même gagné un prix pour son action #MarchMeetTheMaker :
—
D’autres makers…
Je vous propose de jeter un oeil sur le profil Instagram de Joanne pour étudier comment elle se présente, elle et son business. Sur Instagram, en tapant #MeetTheMakerWeek, vous trouverez les photos de tous les participants. Personnellement, j’aime bien le profil de Cathy Nordström, une designer textile, également celui de Jane Foster, illustratrice, designer textile…, Shelly Sells Lemonade, artiste brodeuse déjantée et celui d’Alice Potter, illustratrice.
∴
∴
∴
—
… et en France ?
Je n’ai pas croisé beaucoup de profils de makers français au cours de ce challenge, et pour cause, ce mouvement est essentiellement anglo-saxon et tout est en anglais. Il faut donc être déjà un peu à l’aise avec la langue de Shakespeare et surtout avoir eu vent de ce challenge : moi, c’est parce que je regarde régulièrement le profil de certains de ces makers.
Il y a toutes les chances, pour que le challenge recommence l’année prochaine, à la même période… si vous êtes intéressée, préparez-vous !!!
×
Aller plus loin…
Pour en savoir plus
Je reviens sur le mouvement des makers, pas forcément professionnels. Si ce sujet vous intéresse, je vous conseille de faire un tour sur ces sites internet :
- Le site français Oui are makers est une plateforme où les makers partagent leurs sciences à l’aide de tutoriels sur des thèmes très variés. Cet ensemble de ressources permet à tous les profils de s’initier au mouvement. C’est aussi un réseau social qui permet aux makers d’échanger autour de leur projet. Tous les profils sont représentés, je suis sûre que vous y trouverez facilement votre bonheur.
Apprentissage collaboratif, entraide, fun, partage et échange représentent l’état d’esprit des makers.
- Le site Maker Faire France permet de se tenir au courant des projets, ateliers, conférences sur ce thème en France. Vous y découvrirez, tout comme dans le site Oui are makers, des portraits de makers.
- Cet article permet d’aller un peu plus loin dans le rapport qu’on les makers avec la consommation et l’approche des marques à cet égard. Je trouve qu’il reflète bien l’interrogation actuel du mode de consommation excessif et peu raisonné. L’upcycling, où comment réutiliser un produit qui existe déjà et le transformer, est présent dans bon nombre de tutoriels des makers. Choisir d’acheter un produit fabriqué par un maker, c’est choisir de soutenir une petite entreprise et de s’offrir quelque chose d’unique.
×
Ma conclusion
Si on veut devenir un maker professionnel, la communication est essentielle ! Il faut se faire connaître. Créer dans son coin, c’est bien si c’est un loisir justement, mais si on veut aller plus loin et vendre ses créations, il faut sortir de son chez soi ! Ce genre de challenge est parfait donc et surtout, cela permet de voir ce qui marche chez les autres et que l’on pourrait appliquer à son propre business…
Si vous ne voulez pas devenir un professionnel, mais apprendre plein de chose, de nouvelles techniques ou partager votre science, alors le mouvement des makers est fait pour vous : je vous conseille de visiter les sites mentionnés plus haut, de vous tenir informer des événements près de chez vous et de vous renseigner si une FabLab existe dans votre ville (un laboratoire de créations, ouvert à tous, où des outils de fabrication sont mis à votre service et surtout où vous avez l’occasion de rencontrer d’autres makers, prêts à partager leurs savoir-faire).
Il ne vous reste plus qu’à créer !
Mélanie