Aujourd’hui, je vous emmène dans les coulisses du métier de graphiste indépendant et plus généralement de ceux qui ont un statut de freelance. Quand on travaille à son compte, les journées de travail ne ressemblent pas vraiment à celles que connaissent les salariés. Moins de production mais des tâches cachées, de la prospection, de l’administratif, des formations, du réseautage, de l’autopromotion…, tout cela vient rythmer les journées, plus ou moins, selon les priorités du moment. Car oui, à son compte, pas une journée ne se ressemble !
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À l’image de ma photo d’ouverture* (outre son côté graphique), la route d’un indépendant est sinueuse, diverse et irrégulière, faites de surprises en tout genre, peu prévisible. À l’origine de cet article, je voulais évoquer les moments de creux de production que connaissent tous les freelances et de la façon dont j’arrive à gérer cela. On me demande souvent ce que je fais lorsque l’activité est plus calme. Dans ces moments-là, je prends un peu de temps pour moi, mais surtout, je m’attelle à tous les « à côtés » du métier de graphiste indépendant. Ces derniers participent aussi grandement à la réussite et j’ai tendance à les délaisser pendant les périodes de production. De la polyvalence, de l’adaptabilité et de la diversité, voici quelques ingrédients essentiels au métier de graphiste indépendant.
*cette photo a été prise à Copenhague (elle n’est pas de moi, je n’y suis malheureusement jamais allée !), au parc urbain insolite Superkilen. Rempli d’aires de jeux, de loisirs, de pistes cyclables et d’art, Superkilen est le reflet de la diversité avec plus d’une centaine de pièces de mobilier urbain qui proviennent de partout dans le monde pour rappeler aux usagers et habitants leurs origines.
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Des hauts et des bas
L’activité d’un freelance ressemble un peu aux montagnes russes ! En tous cas, moi, je n’ai pas encore acquis mon rythme de croisière… Tout cela pour vous dire que des semaines intenses de missions/productions peuvent être suivies par le creux de la vague. Je me rappelle de mon ancienne vie de salariée où je produisais énormément ! C’est dorénavant beaucoup moins régulier et moins prévisible.
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Mais le travail d’un graphiste freelance ne doit pas se résumer uniquement à ce qu’il produit. Ce serait oublier son statut particulier de chef d’entreprise ! Donc, en plus d’être graphiste, il doit endosser les casquettes de gestionnaire, commercial, comptable, community manager, créateur de contenus…
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Les tâches cachées
Dans un projet, il y a ce que je pourrais appeler l’iceberg et la face cachée de l’iceberg. L’iceberg, c’est le temps de production « pure » du support, la partie où le graphiste est le plus à l’aise, c’est son boulot ! Mais c’est sans compter qu’en freelance, je suis seule à gérer tous les aspects d’un projet. Il ne faut donc pas oublier l’envers du décor qui, en agence, est géré par d’autres intervenants (commercial, chef de projet, logistique, DA…) : le temps d’approche du client, les rendez-vous éventuels, la prise de brief, la réalisation et négociation d’un devis, la mise en place du projet, la réflexion… Bref, en amont et à la fin d’un projet, il y a cette phase de préparation et de suivi qui demande du temps et de l’énergie mais avec laquelle un graphiste n’est pas forcément habitué.
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Il faut aussi tenir sa compta à jour, relancer les clients pour les paiements et assurer la paperasse administrative. Tout cela se fait bien si on y consacre un peu de temps régulièrement.
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La prospection
Sans prospection, pas de nouveaux client et donc pas de nouveaux projets. Elle est essentielle, surtout lorsque l’on débute son activité. J’avoue que c’est la partie du « job » que j’aime le moins… mais je sais à quel point je ne peux faire l’impasse dessus ! Dorénavant, j’y consacre toujours du temps dans la semaine. C’est souvent ingrat car les retours ne sont jamais immédiats mais je vois cela comme plein de petites graines que je sème ici et là… et certaines germent et grandissent !
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Le réseautage
Cela rejoint la partie prospection, en plus sympa ! Un travailleur indépendant doit soigner son réseau car ce dernier peut être source de collaboration. Les partenariats se font plus facilement lorsque l’on connaît la personne. Il existe plein de groupe d’entrepreneur pour cela, des meet-up… Les espaces de co-working permettent aussi de se mettre en relation avec d’autres indépendants et de se conseiller mutuellement. Il faut prendre le temps de ces rencontres et cela demande de l’énergie mais le réseau est tellement important !
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Animation du site internet et des réseaux sociaux
Je suis mon propre commercial et en tant que graphiste, animer mon compte Instagram et mon site internet est une priorité. Je fais un métier où l’image, la communication, le partage et la lisibilité sont essentiels. Je ne peux pas faire l’impasse des réseaux sociaux, ni d’un site internet ! C’est à moi de faire ma propre promotion. Instagram, j’y consacre idéalement un peu de temps tous les jours pour créer du contenu cohérent avec mon activité et de qualité. Mettre à jour mon portfolio et étoffer la rubrique blog de mon site internet est une tâche que j’essaye de faire régulièrement, au moins une fois par mois. Ecrire des articles, comme celui-ci par exemple, me permet de travailler sur le référencement de mon site et de personnifier mon métier. Cette création de contenu demande du temps, du renouvellement d’idée, de la créativité mais je trouve que c’est un vrai plus ! Cela peut faire la différence face à un concurrent et participe au « personnel branding » de ma société : je l’incarne. La rédaction d’un article me permet aussi de prendre du recul sur mon activité et de formaliser mes pensées. Ce n’est pas du temps perdu !
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Inspiration / veille
Chercher l’inspiration et faire de la veille : encore du temps qui me paraît essentiel alors qu’il n’y paraît pas ! C’est quelque chose que je faisait déjà lorsque j’étais salariée : regarder ce qui ce fait chez les autres agences de communication, graphistes, artistes, illustrateurs… Parce qu’en tant que créatif, j’ai besoin de renouveler mes idées et références pour être originale ou seulement dans le coup. S’inspirer aussi des gens que l’on admire, voir comment les autres graphistes indépendant gère leur « carrière », permet d’affiner son positionnement.
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La formation
Se former en continu est sûrement ce que j’ai découvert avec le métier de freelance. Avec l’explosion des formations en ligne, le savoir est vraiment à porter de clic ! J’ai dorénavant l’occasion d’apprendre de nouvelles choses régulièrement et surtout de choisir des formations qui me font rêver ! J’ai appris à utiliser wordpress avec wp marmite, à me reconnecter avec l’illustration avec Make Art That Sells. Il existe aussi des tutos sur Youtube sur à peu prêt tout ce que l’on cherche, pour qui a du temps. J’ai découvert récemment Skillshare, une plateforme pour les créatifs avec de l’excellent contenu. Bref, dès que j’ai un peu de temps, j’adore apprendre de nouvelles choses, utiliser mes outils de création différemment.
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Les projets personnels
Renouer avec la création personnelle est également quelque chose que le freelancing m’a permis. Et ça fait du bien ! Le travail personnel d’un créatif en dit long sur sa personnalité et son style. Les projets personnels nourrissent et renouvellent le travail d’un graphiste. Pouvoir créer sans contraintes extérieures me ressource. De mon côté, je prends beaucoup de plaisir à développer l’illustration à côté de mon travail de graphiste. C’est dans ce cadre que je me suis créé un espace de créations personnelles : love and folk.
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De la polyvalence
Vous l’aurez compris, la routine et la stabilité, on ne connaît pas vraiment lorsque l’on travaille à son compte, surtout au début ! Mais c’est également cette diversité et cette richesse que je recherchais en me mettant indépendante. Il faut savoir se renouveler et rebondir. J’apprécie grandement de pouvoir gérer mon temps et ainsi, pouvoir concilier ma carrière et ma vie de maman. Cet aspect-là, une maman qui travaille, mériterait d’ailleurs un article entier… Avoir du temps et l’envie de renouer avec la création personnelle est également un chouette aspect du freelancing.
Bref, la vie de travailleur indépendant n’est pas un long fleuve tranquille, mais cette vie-là vaut d’être tentée !
Et vous, envisagez-vous de travailler en freelance ou l’êtes-vous déjà ?
Rétroliens/Pings